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Tergiversations...
3 avril 2010

C27J1

On repart pour un tour.

Malgré les circonstances, pas de pause PMA pour nous (notez que c'est une décision de mon propre chef, règles arrivées ce matin, coordinatrice PMA ne travaille pas, je ne pourrai la joindre que mardi soit J4 donc j'aurai commencé le Puregon la veille, et à elle de faire avec, m*rde, quoi), car je pense que dans l'état de J., perdre cet espoir-là, ce serait vraiment la fin.

Et la fin, on n'en est pas loin, pour tout vous dire. Il est si mal que je ne peux pas me permettre de le laisser seul une minute, sauf quand il dort, de peur qu'il ne se suicide. Il n'aurait pas dû sortir de l'hôpital, mais ils n'avaient plus de lit... et le chef de service est un ami de longue date du patron de mon mari, alors...

C'est très dur de le voir comme ça, de l'entendre me dire "ne t'attache pas à un mort" ou me supplier de "regarder ailleurs" par amour pour lui, pour qu'il puisse en finir.

C'est très dur de se sentir totalement abandonné par l'hôpital, par une psychologue incompétente (et non, on ne peut pas vraiment changer, c'est tout petit ici, et puis on n'a pas beaucoup de moyens), de se heurter aux amis, gendres, connaissances de cet homme qui nous fait tant de mal et dont c'est le "fief" (petite ville de province, il a fait toute sa carrière ici, c'est un "notable"), de se heurter au manque de personnel...

Je m'occupe de J., je gère le quotidien, je m'occupe des papiers pour le dossier social qui nous fera peut-être partir d'ici, si quelqu'un à Paris décide sans nous voir qu'on a des raisons valables, plus valables que les autres, je consulte les codes de la fonction publique et autres, les statuts spéciaux dont dépend mon mari, je cherche des groupes de paroles, de l'aide, quelque chose.
Je suis seule pour m'occuper de tout, et je ne peux pas avoir d'aide, ni pour lui, ni pour moi. Et de toute façon je ne peux pas le laisser seul, donc je ne peux pas aller à un rendez-vous, voir un psy...

On se sent englués dans une toile d'araignée, pris dans un piège dont on n'a pas vu la porte se fermer. Toute mon énergie est concentrée à soutenir J. à bout de bras, à le porter, pour qu'il tienne jusqu'à une éventuelle porte de sortie. On saura dans environ 70 jours si la mutation sociale a fonctionné, 70 jours minimum à tenir avant qu'une porte s'ouvre peut-être.
Et essayer de faire ce bébé, ça fait partie de ce qui le tient debout. Et ça me fait une chose de plus à gérer certes, mais au moins on continue à essayer la vie.

Je suis désolée, ce n'est pas très gai, c'est bien plaintif tout ça.
Je veux croire qu'il y aura des jours meilleurs, mais quand je fais le bilan de ma vie, de nos vies, je me dis que cette p*tain de roue, elle ne tourne vraiment pas vite.

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Commentaires
C
Je suis bien triste de te lire...<br /> Effectivement ça fait beaucoup à gérer, et je comprends que parfois tu sois fatiguée.<br /> Je pousse de toutes mes forces la roue pour qu'elle tourne vers toi/vous ce cycle là...<br /> Des bisous
P
Tu es super courageuse!<br /> J'espère vraiment que vous pourrez être mutés.<br /> Courage!
P
Pfffff ma pauvre que c'est difficile !!! Accrochez vous !!! Courage. Bizz
N
Je te trouve très courageuse ma belle. J'espère que cette roue va vite tourner pour vous. Je pense bien à toi.
P
J'espère que l'issue du prochain cycle remontera le moral de toute la famille !! courage pour tout assumer au jour le jour.
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