Il y a 6 ans...

C'est un anniversaire aujourd'hui : il y a 6 ans, au milieu d'après-midi, j'ai connu la plus grosse crise de ma vie...
Ma vie qui a complètement changé suite à cela...

Bien sûr, j'avais des douleurs, des problèmes divers et variés, pendant 6 mois, quelques années avant, je n'avais pu me déplacer sans béquilles : je ne savais pas ce que j'avais mais je savais que je l'avais.
Mais ce jour-là... ce jour-là tout a empiré d'une seconde à l'autre. D'une seconde à l'autre je me suis trouvée pliée en deux.

Je descendais du bus, j'avais 250 mètres à faire... Les 100 premiers mètres ont été sans souci, traversés en quelques secondes. Il faisait beau. Et d'un coup, d'un coup, une douleur dans le dos qui m'a fait souhaiter être morte. Les 150 mètres restant, j'ai mis presque 15 minutes pour les parcourir. Je ne peux que m'en rappeler.

Il m'a fallu de gros efforts pour réussir à me tenir droite à nouveau. A 90°, j'avais un peu moins mal, c'était plus facile. Mais je l'ai fait, en quelques mois...
On a couru les médecins, les hôpitaux... On a cherché ce que j'avais. On a trouvé, deux ans plus tard... Mais j'avais déjà compris bien avant : incurable.

Comme consolation, on m'a dit que je ne risquais pas d'en mourir. C'est vrai. Bien souvent, je l'ai regretté... Bien souvent j'ai pensé que je mourrais plutôt de passer sous un train, mais que ce serait pareil.

Finalement j'ai appris à faire avec, je me suis sevrée de la morphine qui me rendait plus malade qu'elle ne m'aidait. J'ai continué ma route, mais ralentie, tellement ralentie.

Et chaque jour apporte son lot de souffrance, chaque jour je cherche l'espoir qu'un jour, ça ira mieux. Et chaque jour je me dis que je paye assez cher pour avoir droit au bonheur, mais ça ne marche pas comme ça.

Il paraît qu'il ne faut pas penser à ça, qu'il ne faut pas retenir les dates... Mais quand ta vie change, que tu le veuilles ou non, tu retiens la date. Et quand arrive sur le calendrier la fin du mois d'avril, que j'y pense ou non, je sais que c'était il y a 6 ans.

Comments

[clem]

Que dire...on vit tous avec notre douleur, plus ou moins handicapante, plus ou moins forte. moi je suis diabétique de type 1, je ne peux vivre sans injection d'insuline. En te lisant, j'aurais jamais soupçonné une seconde ta souffrance, tu es toujours si gaie. tu es très courageuse.

[caline]

Coucou ma belle,

Forcément tu y penses, c'est logique puisque cela a changé ta vie...tout ce que j'espère c'est que tu ailles de mieux en mieux.

Mon mari, un jour, comme ça, sans raison, c'est plié peu à peu, une douleur dans le dos dont on ne sait rien encore aujourd'hui.

Pas d'examens supplémentaires puisque cela n'a jamais recommencé...
Ton article m'a un peu fait flippé quand même...

Je t'adore, et pigiste ca te va tellement bien...tes articles je les dévore...j'adore ton écriture...bisous

[Eglantine]

Merci Louloute et FuturP pour vos gentils mots :)

FuturP, les yakafokon, c'est tellement facile !! Mon cul, c'est tout à fait ça !

[futur papa]

Faut pas penser à ci, pas faire ça : mon cul !
La vie n'est pas toujours très simple et chacun fait comme il peut.
Et, je te souhaite un bon anniversaire ? non, définitivement non.
bon courage

[louloute]

deja waouh je viens de verser une larme devant ce recit!!!

ensuite je te connait depuis plus de 18 mois , je connais ton humour , et ton commentaire m'a fais sourire!!!
j'en ai eu apres l'autre baloo ,oiseau de mauvaise augure!!! "et si..et si..et si ca se passait mal..." cest les gens là qui portent la poisse!!!
merde on fait ce qu'on veut encore !!!!
(et je pense bien que je relaverais mes petits bodies dici la naissance!!lol...mais là cetait affreux çà sentait le vieux cendrier!!!)

je t'aime ma lodie!!!
bisous