Y a des jours...
Aujourd'hui c'est un jour sans, comme il y en a parfois.
Pourquoi, je ne sais pas vraiment.
Peut-être parce que le déménagement de mon beau-père m'a épuisée et m'a aussi permis de me rendre compte de ce pourquoi on avait "signé". Peut-être parce que j'ai eu ma sœur au téléphone. Peut-être parce que ma belle-sœur va être licenciée, et que même si je ne l'adore pas, je suis navrée pour elle et que ça va encore compliquer les choses dans la gestion de mon beau-père. Peut-être parce que J. subit un harcèlement moral au travail qu'on ne peut faire cesser et qui ne cesse de s'aggraver... Peut-être parce qu'à la fin de mes règles, je suis toujours comme ça : fatiguée, déprimée. Que j'ai toujours faim ces jours-là et que du coup je culpabilise de manger "tant". Peut-être parce que j'appréhende un peu l'hystéro. Peut-être à cause du temps. Peut-être parce que je me sens seule. Peut-être parce que je n'arrive pas à parler à J. alors que c'est nécessaire. Parce que je me sens blessée, trompée. Et que je ne sais pas lui dire. Et qu'en fait je ne devrais même pas le savoir. Peut-être parce que je lui en veux.
L'impression que chez nous, rien n'est facile, jamais. L'impression que la chance n'est pas un concept qui nous concerne. L'impression que la Loi de Murphy devrait être rebaptisée à notre nom.
Peut-être un peu de tout ça, et surtout le reste. Parce que des fois, les bas n'ont pas de "vraie" explication. Ils sont la synthèse d'hier et d'aujourd'hui, l'appréhension de demain. Ils sont la peur, la colère, la lassitude, l'envie, la fatigue, le regret, le doute, l'angoisse...
Et comme chaque mois mon espoir coule de moi avec le sang, aujourd'hui ce sont tous ces sentiments lourds, tous ces hiers, tous ces demains dont j'ai peur qu'ils ne tiennent pas leur promesse, qui coulent avec les larmes.
Devraient couler. Mais les larmes restent coincées, et tout ça pèse tellement lourd dans ma tête, dans ma gorge. Ca va sortir, bientôt. Et demain, ça ira mieux. Ca va toujours mieux. Et sinon, on fait semblant.